À la suite de la publication de ma tribune en réaction au vote par le Congrès de la Constitutionalisation de l’IVG, le 4 mars dernier, certains m’ont exprimé leur envie de baisser les bras devant tant de combats perdus : le mariage pour tous, la PMA pour toutes, mais aussi la perte des repères élémentaires de la loi naturelle.
Le prochain combat, l’euthanasie, s’annonce compliqué pour ne pas dire perdu.
Nous avons le sentiment que le modernisme a eu raison de la raison, qu’il a encouragé la perte de la transcendance. Nous voyons que ce progressisme rejette Dieu et tout référentiel autre que le plaisir hédoniste de l’homme qui n’obéit plus qu’à une seule règle « jouir sans entrave » ! Quel drame !
La tentation de baisser les bras, voire de tout envoyer balader, est très forte pour tous ceux qui s’engagent dans la société avec des idéaux et des valeurs. Cette tentation se nomme le « à quoi bonisme », c’est tout à fait compréhensible mais nous ne pouvons-nous en satisfaire.
Nous responsabilité est double : envers nos descendants et envers les générations précédentes.
Vis-à-vis de nos enfants, nous sommes chargés de remettre les clés d’un monde qui tourne rond, leur transmettre des valeurs, un héritage, une culture, une foi, une civilisation que nous avons reçu des générations qui nous ont précédées.
Par ailleurs, nous ne pouvons baisser les bras en raison de l’Espérance qui nous anime !
Enfin, le combat est encore possible alors nous ne pouvons démissionner de notre charge.
Alors que faire, me direz-vous, si nous ne pouvons baisser les bras et abdiquer ?
Il est urgent de retrouver le sens de l’action politique !
Le Magistère de l’Eglise Catholique nous donne toutes les clés nécessaires pour le faire. A titre d’illustration, le Pape Pie XI en 1927 rappelait que « la politique est la plus haute forme de charité ». Le Pape Benoît XVI dans son message pour Journée Mondiale pour la Paix de 2011 donnait la recette à appliquer pour déconstruire les idéologies qui gouvernent le monde.
Notre action doit servir le bien commun et la vérité !
Notre action ne peut être porteuse de fruits que si nous sommes convenablement formés pour déjouer les pièges de l’ennemi et être en mesure de proposer des projets qui servent le bien commun et qui s’inscrivent en dehors de toutes idéologies.
Tout particulièrement, nous devons travailler les enjeux de la transmission aux générations futures pour leur transmettre le goût de la vérité.
Benoît XVI lors d’une conférence de presse dans l’avion vers Prague le 26 septembre 2009 développait le concept des minorités créatrices, il me semble qu’il faut revenir dessus et plus que jamais le mettre en œuvre :
« Je dirais que normalement ce sont les minorités créatives qui déterminent l’avenir, et en ce sens l’Église catholique doit se sentir comme une minorité créative qui possède un héritage de valeurs qui ne sont pas les choses du passé, mais qui sont une réalité très vivante et actuelle. L’Église doit actualiser, être présente dans le débat public, dans notre lutte pour un concept véritable de liberté et de paix. ».
Frantz TOUSSAINT
Président de la Fédération des AFC du Morbihan
Administrateur de l’AFC du Pays de Vannes
