Edito de Mars 2023 : De la censure des mots à la manipulation des esprits

« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. » nous a laissé Nicolas Boileau 

censure.jpg licence CC/ credits Isaac Mao

Le langage parlé est un des éléments de définition de notre humanité, avec notre âme et notre conscience notamment. Nous voyons aussi combien ce langage est important pour bien se comprendre entre individus et combien il est important dans notre civilisation, encore plus en France ! 

Nous assistons depuis longtemps à un changement sémantique, passé d’un léger glissement à un véritable affaissement. Au-delà d’un certain affadissement du vocabulaire, celui-ci est atténué et les normes sociales nous imposent de ne pas utiliser certains mots au profit de d’autres dit plus consensuels. 

Il y a quelques jours, une polémique a surgi car l’éditeur américain de Roald Dahl a caviardé l’œuvre de l’écrivain en remplaçant certains mots jugés offensants. Ian Flemming auteur des aventures de James Bond subit le même sort. Dans un autre style, l’on se souvient aussi d’une réécriture de la série du Club des Cinq afin de supprimer le passé simple pour simplifier la lecture par les jeunes générations… Les exemples sont nombreux, trop nombreux !

Le débat sur « la fin de vie » est lui aussi au cœur d’un problème sémantique, le Président de la République a confié à l’écrivain et académicien Erik Orsenna la présidence d’une commission d’experts pour plancher sur la définition de nouveaux mots pour parler de la mort, de la fin de vie, de l’euthanasie, du suicide assisté, … 

Nous avons vu que lors du vote des grandes orientations le 19 février dernier par la Convention Citoyenne, le mot « euthanasie » et l’expression « suicide assisté » sont remplacés par « aide active à mourir » et leur réalité ne deviennent plus que des modalités d’application. 

L’on peut aussi citer la dérive de l’écriture dite inclusive qui est illisible, apporte de la confusion mais surtout véhicule des idéologies. 

Les mots ont un sens ! Nous le savons le langage structure la pensée et l’accompagne. Ainsi, la diminution du champ sémantique, la définition d’une « novlangue » amène à ne plus avoir les mêmes capacités de réflexion. Les inflexions de vocabulaire que nous connaissons sont propices à la manipulation des esprits et dans ce cas l’on peut faire avaler ce que l’on veut à un peuple de décérébrés… 

« Mal nommer les choses c’est ajouter du malheur au monde ! » criait Albert Camus. La novlangue est une arme de destruction massive de la pensée, nous devons nous mobiliser pour empêcher une catastrophe intellectuelle et culturelle. Nous devons transmettre cette culture que nous avons reçue en héritage !

Les familles sont ces ilots de résistance que nous devons continuer à entretenir. 

Frantz Toussaint, Président de la Fédération des AFC du Morbihan, Administrateur de l’AFC du Pays de Vannes