A Dieu et Merci Très Saint Père Benoît XVI

Ce matin du 31 décembre 2022, Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, Joseph Ratzinger, Pape émérite est mort au Monastère Mater Ecclesiae, dans les jardins du Vatican où il s’était retiré depuis sa renonciation en 2013, à l’écart du monde, se consacrant à la prière et à l’étude, ainsi qu’au piano qu’il affectionnait tant.

Né le 16 avril 1927, en Allemagne, Benoît XVI, avant de devenir Souverain Pontife, a été ordonné prêtre le 29 juin 1951 en même temps que son frère. Il a été professeur de théologie dès l’âge de 25 ans. Il a aussi participé au Concile Vatican II dans sa totalité, comme expert auprès du Cardinal Frings, archevêque de Munich. Le 28 mars 1977, le Pape Paul VI le nomme Archevêque de Munich, il est ordonné évêque le 28 mai et le crée Cardinal le 27 juin de la même année. En 1982, Le Pape Jean-Paul II l’appellera à Rome auprès de lui comme Préfet de la Congrégation de la Doctrine de la Foi où il restera 23 ans, jusqu’à la mort du Pape polonais en avril 2005. Comme Doyen du Sacré Collège, il préside les funérailles de Karol Wojtyla et préside la messe d’entrée en conclave « pour l’élection du Pontife romain ».

Le 19 avril 2005, Son Eminence le Cardinal Joseph Ratzinger est élu par les Cardinaux Pape de la Sainte Eglise Catholique, devenant le 264e successeur de Saint Pierre.

Sa devise épiscopale est : « Coopérateur de la Vérité », ce qui donne un aperçu de son pontificat qui sera marqué par le combat contre le relativisme. Son pontificat se lit aussi dans la continuité de celui de Jean-Paul II, dont il aura été l’un des plus proche collaborateur. 

De son pontificat de 2005 à 2013, nous pouvons retenir notamment (liste largement non exhaustive) : 

  • Le concept d’écologie humaine et intégrale dont il a donné les contours dans son discours au Bundestag en 2011. 
  • Son éclairage à la fois théologique et philosophique sur l’articulation de la foi et de la raison, dans la continuité de son prédécesseur. 
  • Ses trois encycliques : « Deus Caritas Est », donnée le 25 décembre 2005, « Spe Salvi », publiée le 30 novembre 2007 et « Caritas in Veritate », publiée le 29 juin 2009 qui est trop méconnue alors qu’elle donne une actualisation essentielle de la Doctrine Sociale de l’Eglise. 
  • Son souci de la culture et de la civilisation chrétienne, l’on peut notamment penser à son discours lors de l’inauguration du Collège des Bernardins en septembre 2008 à Paris. 
  • L’importance de la loi naturelle et du bien commun qu’il n’a cessé de promouvoir. 
  • La culture de la vie dont il a été le porte-parole permanent au cours de sa vie et l’on peut penser aux veillées de prière pour la vie la veille du 1er dimanche de l’Avent qu’il a institué. 
  • La définition des principes non négociables qui viennent renforcer le corpus de la Doctrine Sociale de l’Eglise et donne aux électeurs et aux responsables politiques des clés de discernement.
  • Son profond amour de la liturgie et sa promotion de la liturgie traditionnelle. 
  • Le développement de « l’herméneutique de la continuité du Concile Vatican II » dans la perspective de la correction des dérives de l’après Concile. 
  • Son combat contre les abus spirituels et sexuels dans l’Eglise.

Benoît XVI voit la famille comme un pilier de la construction de l’homme et de la société car elle est la cellule primordiale pour le développement intégral de la personne humaine. En 2006 lors de la cinquième rencontre mondiale des familles à Valence, il dira : « La famille est le lieu privilégié où toute personne apprend à donner et à recevoir de l’amour. C’est pourquoi l’Église manifeste constamment sa sollicitude pastorale envers ce milieu essentiel pour la personne humaine (…) Elle constitue le milieu dans lequel l’homme peut naître dans la dignité, grandir et se développer de manière intégrale ».

Benoît XVI aura été un grand théologien et très certainement l’un des plus grand Pape récent, dont l’empreinte sera importante pour toute l’Eglise. Nous retiendrons aussi sa profonde humanité et son triptyque sur Jésus de Nazareth qu’il a publié pendant son pontificat, où il médite sur la personne du Christ et son humanité. 

Sa profonde humilité a marqué ceux qui l’approchaient, souvenons-nous de ses premiers mots à la logia des bénédictions, le 19 avril 2005 : « Chers frères et chères sœurs, après le grand pape Jean-Paul II, Messieurs les Cardinaux m’ont élu moi, un simple et humble travailleur dans la vigne du Seigneur. Le fait que le Seigneur sache travailler et agir également avec des instruments insuffisants me console et surtout, je me remets à vos prières, dans la joie du Christ ressuscité, confiant en son aide constante. Nous allons de l’avant, le Seigneur nous aidera et Marie, Sa Très Sainte Mère, est de notre côté. »

A nous qui poursuivons notre pèlerinage terrestre, nous pouvons manduquer ses écrits, les travailler et les mettre en œuvre. 

Merci Très Saint Père pour le témoignage que vous avez donné au monde à travers votre vie, pour votre humilité et votre amour de Dieu et de son l’Eglise. 

A Dieu Très Saint Père, nous prions pour vous et vous demandons d’intercéder pour la Sainte Eglise Catholique.

Frantz Toussaint, Président de la Fédération des AFC du Morbihan