Pour une politique familiale

A l’occasion de l’Année de la Famille (19 mars 2021 – 26 juin 2022) proclamée par le Pape François, la Pastorale Familiale du Diocèse de Vannes et RCF Sud Bretagne ont lancé une lecture commentée d’Amoris Laetitia, publiée en 2016 par le Pape François.

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Le 27 mai 2021, pour l’épisode 11, Frantz Toussaint, Président de la Fédération des AFC du Morbihan, a commenté la phrase : « Les familles ont, parmi d’autres droits, celui de « pouvoir compter sur une politique familiale adéquate de la part des pouvoirs publics dans les domaines juridique, économique, social et fiscal. » Amoris Laetitia §44

Ecouter la chronique de Frantz Toussaint, Président de la Fédération des AFC du Morbihan

En France, en 1960 le taux de fécondité était de 2,85 enfants par femme, en 1970 il était à 2,55, en 1990 il s’écrasa à 1,77, en 2010 il remonta à 2,03, en 2020 il chute à 1,84 ! 

Quel est l’enjeu ? Le renouvellement des générations, la tenue d’un modèle social, le financement des retraites et tant d’autres impacts. 

Le Pape François dans le paragraphe 44 d’Amoris Laetitia nous avertit « Les familles ont, parmi d’autres droits, celui de « pouvoir compter sur une politique familiale adéquate de la part des pouvoirs publics dans les domaines juridique, économique, social et fiscal. »

Le Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise au paragraphe 253 précise : « Le service rendu par la société à la famille se concrétise dans la reconnaissance, le respect et la promotion des droits de la famille. Tout cela requiert la mise en œuvre de politiques familiales authentiques et efficaces avec des interventions précises capables de faire face aux besoins qui dérivent des droits de la famille en tant que telle. Cette reconnaissance trace une ligne de démarcation nette entre la famille proprement dite et les autres formes de vie en commun, qui ne peuvent mériter – de par leur nature – ni le nom, ni le statut de la famille. »

Concrètement qu’est-ce que la politique familiale ? 

Nous lui identifions trois buts principaux : Assurer la solidarité de la nation à l’égard des familles qui assument la charge d’enfants, permettre aux ménages d’élever le nombre d’enfants qu’ils souhaitent en respectant leur choix et assurer le renouvellement des générations et l’équilibre démographique. 

Ainsi, la politique familiale repose sur la redistribution horizontale, des ménages sans enfants vers les ménages chargés de famille. Elle dispose de ses instruments propres que sont : 

  • Le quotient familial qui a pour but de tenir compte des charges de famille pour l’établissement de l’impôt sur le revenu ;
  • Les Allocations familiales normalement versées à toutes les familles indépendamment de leurs ressources ;
  • Des prestations spécifiques liées non aux ressources mais à la spécificité de certaines familles, l’accueil d’un enfant handicapé par exemple ; 
  • Des mécanismes destinés à favoriser la conciliation de la vie familiale et professionnelle, cette orientation étant arrivée plus récemment dans l’histoire.

Il s’agit là de quatre piliers fondamentaux de la politique familiale qui forment un ensemble global, équilibré et cohérent.

Il ne faut pas la confondre avec la politique sociale qui a pour objet de venir en aide aux plus démunis de la société, en traduisant la solidarité verticale qui opère une redistribution des ménages aisés vers les ménages à revenus modestes.

Soyons cohérents, si la famille est un atout pour la société et si l’enfant est une chance, alors la société se doit d’accompagner les familles par une politique ambitieuse ! 

La politique familiale sera l’un des enjeux des prochaines échéances électorales à venir : les départementales et régionales en juin prochain et bien entendu la présidentielle et les législatives au printemps 2022. 

Mobilisons-nous pour obtenir une Politique Familiale ambitieuse et ainsi faire rayonner la France !