Les Associations Familiales Catholiques, La Manif Pour Tous et Alliance Vita se sont alliées avec d’autres mouvements au sein du collectif Marchons Enfants ! pour s’opposer au projet de loi bioéthique en cours de discussion. Elles appellent à manifester partout en France le 10 octobre, et une manifestation se tiendra à Vannes à 15h, départ sur le port. La famille s’est révélée être le refuge le plus efficace, l’amortisseur social de ces temps de crise sanitaire, et ce projet de loi porte atteinte à la famille.
Il y a le contenu de ce projet de loi, et d’abord, l’ouverture de la Procréation Médicale Assistée ouverte aux femmes seules ou en couple, soi-disant au nom de l’égalité. L’éradication du père en est la conséquence principale, avec toutes les carences qu’en subira l’enfant : l’absence d’une partie de la filiation et de l’altérité sexuelle chez ses parents. La disposition visant à remettre à sa majorité un dossier d’information levant peut-être l’anonymat du « donneur » relève de l’indécence : un enfant a besoin d’un être charnel, pas d’un dossier remis trop tard !
Les conséquences sociales sont graves elles aussi : il y a la précarité des mères célibataires et les problèmes d’intégration dans la société des enfants privés de père. Et puis il y a la dénaturation de la médecine qui devient une simple prestation de service. En outre, il sera demandé aux assurances maladies exsangues après cette crise sanitaire de financer ce qui ne relève en rien de la pathologie : l’assouvissement d’un désir au prix d’une escroquerie à l’assurance.
Mais ce projet de loi attente aussi à la dignité de l’homme : la sélection du donneur, par l’argent ou par un laborantin, est un eugénisme. La prévisible aggravation de la pénurie de sperme conduira à rémunérer les donneurs ou acheter du sperme à l’étranger. En outre, et quoi qu’en disent les politiques, il ne sera pas possible au nom de l’égalité de refuser l’ouverture de la Gestation pour Autrui, les mères porteuses, une fois cette loi votée. Le corps humain devient ainsi un objet de commerce, c’est la régression vers un nouvel esclavage.
Dans cette loi, il y a aussi d’autres dispositions révoltantes. Par exemple, la congélation des ovocytes dont l’effet sera de subordonner la fécondité des femmes aux diktats de leurs employeurs. La recherche sur les embryons ne sera plus soumise à autorisation préalable mais à une simple déclaration. Il sera possible de créer des embryons chimères combinant matériau humain et animal. Les diagnostics prénatals et préimplantatoires 100 % eugénistes seront étendus afin d’éradiquer encore plus efficacement les embryons qui ne seraient pas conforme au rêve d’enfant parfait que vendent les industriels de la reproduction humaine. Enfin, il y a cette mesure de dernière minute : la possibilité d’invoquer une détresse psycho-sociale pour pratiquer un avortement médical jusqu’au terme d’une grossesse.
Et puis il y a la manière dont a usé le gouvernement depuis le début du processus législatif. Cela a commencé avec les conclusions frauduleuses des états généraux de la bioéthique qui ont contredit le consensus hostile établi entre les participants sur ces sujets. A l’étape où nous sommes, une poignée de députés (101/577, dont aucun du Morbihan) ont voté à la sauvette un texte remanié dans la nuit du 31 juillet, sans vote solennel après un débat en temps programmé limité à 25 heures. Dans l’état d’urgence où se trouve le pays, entre crise sanitaire et économique, un tel passage en force interpelle. Il est à craindre que le consensus préalable promis par Emmanuel Macron sur ce sujet relève de la posture médiatique des plus mensongères.
Parce que le processus législatif n’est pas encore achevé, il est indispensable de faire savoir à ceux qui nous gouvernent que le pays ne veut pas de ces lois sociétales votées en catimini, ni des façons non démocratiques d’éluder les débats. Vous pouvez défendre les familles en venant manifester le 10 octobre avec le collectif Marchons Enfants !
Par Rémy Mahoudeaux, Twitter