Frantz Toussaint, Président de la Fédération des AFC du Morbihan a adressé un courrier ce jour aux Députés du Morbihan pour rappeler l’opposition des AFC et de ses adhérents au projet de loi portant révision des lois de bioéthique et prévoyant la PMA pour toutes, ainsi que nouvelles transgressions morales. Pour mémoire, retrouvez les votes des députés du Morbihan en première lecture. Retrouvez aussi la lettre envoyée avant le vote en première lecture.
Retrouvez ci dessous l’intégralité de la lettre.
Destinataires : Les six Députés du Morbihan
Objet : Vote du projet de loi portant révision des lois de bioéthique en deuxième lecture à l’Assemblée Nationale
VANNES, le 10 Juillet 2020
Madame et Messieurs les Députés du Morbihan,
Une nouvelle fois, je prends ma plume pour vous exprimer, au nom des adhérents et sympathisants des Associations Familiales Catholiques dans le Morbihan, notre mécontentement au sujet du vote à venir du projet de loi portant révision des lois de bioéthique que le nouveau Premier Ministre, le nouveau Ministre de la justice, Garde des Sceaux et le Ministre de la santé et des solidarités veulent voir adopter d’ici la clôture de la session parlementaire, fin juillet 2020.
Il s’agit là, d’une énième provocation à plusieurs égards.
La révision des lois de bioéthique, a été initiée avec les États Généraux de la Bioéthique en 2018. Dans ses conclusions, le CCNE n’a pas tenu compte des arguments allant à l’encontre de la position officielle et défendant la dignité de la personne humaine.
Puis s’en est suivie une discussion en première lecture à l’Assemblée Nationale, qui releva de la mascarade tellement les avis contraires ont été insuffisamment pris en compte. La discussion au Sénat a permis de rehausser un peu le niveau et de proposer quelques avancées, vers le respect de la dignité de la personne humaine.
Et maintenant, en deuxième lecture, la commission autorise à discuter le projet de loi en l’absence des ministres, trop occupés par le remaniement, à donner lieu à une surabondance de transgressions dommageables à l’éthique et la dignité de l’homme, comme l’amendement ROPA qui ouvre le droit à la GPA et abîme les précautions éthiques entourant le don, à rétablir les dispositions précédemment écartées sur la conception de bébés-médicaments ou le DPI-A, relevant du cauchemar eugéniste. Vous souhaitez procéder à un vote dans l’urgence alors même que vous vous apprêtez à modifier considérablement et structurellement la loi et la société française.
Madame et Messieurs les Députés du Morbihan, le 15 octobre dernier, lors du vote solennel en première lecture, quatre d’entre vous se sont exprimés en faveur du texte présenté, deux d’entre vous se sont opposés à ce texte, qu’ils soient remerciés et salués pour cela.
J’encourage vivement ceux qui l’ont rejeté à ne pas baisser la garde et à se faire les portes voix des sans voix.
Je m’adresse à ceux qui se sont déclarés favorables. Votre vote du 15 octobre 2019 n’est pas définitif, vous pouvez changer les choses en vous opposant à ce nouveau texte pour servir la dignité de la personne humaine.
Qui peut accepter en effet, sans trahir la dignité de la personne humaine, de telles manipulations du vivant pour la satisfaction d’un petit nombre et les intérêts économiques, d’un plus grand nombre. Il est vrai, si l’on ne réduit pas ces intérêts aux seuls industries de la médecine mais que l’on inclus les bénéficiaires appartenant aux mondes non étanches – chacun a pu le constater – des praticiens, des experts en tout genre et des politiques, bénéficiaires de ces intérêts et des dégoulinades subséquentes qui en relèvent selon les mœurs de cette industrie.
Nous, qui n’avons en vue que la dignité de l’homme et le bien commun de la société, ne pouvons l’accepter.
Nous ne pouvons l’accepter au nom de tous ceux qui sont morts seuls abandonnés pendant cette crise sanitaire.
Nous ne pouvons l’accepter alors même que le gouvernement n’a pas été à la hauteur de la gestion de la crise du Coronavirus.
Nous ne pouvons l’accepter à l’heure où des ministres ont été mis en cause pour leur gestion calamiteuse de la crise sanitaire, où des plaintes ont été déposées contre eux et qu’ils encourrent des peines de prison.
Nous ne pouvons l’accepter au regard de la crise économique qui s’abat sur le monde, sur l’Europe et sur notre pays.
Nous ne pouvons l’accepter à l’heure où nous allons perdre plus de 10% de PIB, où notre endettement explose, où des entreprises se déclarent en faillite, où les nouveaux chômeurs affluent,
Nous ne pouvons l’accepter à l’heure où la précarité guette les français ceux qui vont perdre leurs emplois mais aussi ceux qui travaillent et ne peuvent plus vivre des fruits de leur travail. Souvenez vous du mouvement dit des Gilets Jaunes que la situation pourrait réveiller.
Nous ne pouvons l’accepter en songeant aux angoissent de ces enfants qui naîtraient volontairement privés de père, dans une société niant toute différenciation sexuée, dans une société niant la nature même de l’Homme, dans une société déshumanisée.
Nous ne pouvons l’accepter au regard du travail que vous devez accomplir pour donner à notre pays et à nos compatriotes les moyens de sortir de cette crise et de recontruire notre pays, notre économie et notre société.
Non, Madame et Messieurs les Députés du Morbihan, nous ne pouvons nous résigner et cette loi qui sera soumise à votre vote ne doit pas faire l’objet d’une complaisance mais d’un rejet total d’un projet de société néfaste pour l’Homme.
L’idéologie ne peut régner au sein du Parlement, vous avez été élu pour défendre l’intérêt supérieur de la nation et promouvoir le bien commun, non pour faire de notre pays une vaste zone commerciale où l’on pourrait échanger des gamètes et faire de l’enfant un objet de commerce, comme un simple bien de consommation.
Nous ne sommes pas dupes, le Président de la République, élu en 2017, n’a pour le moment, fait aboutir aucune réforme d’ampleur et nous comprenons bien qu’il veuille avoir au moins une chose à son actif à présenter dans 600 jours auprès d’un électorat qui risque de n’avoir pour boussole que la recherche de son bonheur individuel et consumériste, sans penser au bien commun.
Vous le savez, les Associations Familiales Catholiques sont mobilisées au cœur du collectif « Marchons Enfants » pour nous opposer à cette destruction de ce qu’il y a de plus important, le respect de la vie humaine et le rôle du père dans la famille.
Ce père qui contrairement aux propos du Président de la République ou de Madame Buzyn, quand elle était encore Ministre de la santé, ne peut être une grand-mère, une tante, un oncle ou n’importe qui.
Le père d’un enfant est l’homme qui l’a conçu et qui l’élève ou qui se déclare son substitut dans ce but et à ce titre en mérite le nom dans le cas de l’adoption. Pour réparer ou adoucir les suites d’un accident de la vie, la loi humaine peu se substituer à la loi naturelle et exclusivement par voie judiciaire. En en aucun cas le droit positif ne doit aggraver des situations blessées par la vie.
Le combat que nous menons est au service de l’humain, de la famille et des droits de l’enfant. Il s’inscrit pleinement dans ce qui fait notre ADN : l’écologie intégrale de l’Homme.
Madame et Messieurs les Députés du Morbihan, au nom des adhérents des Associations Familiales Catholiques du Morbihan, dont je suis le Président et me fais le porte-parole par cette lettre, soyez sûrs de notre engagement au service de la famille, de la vie et des plus faibles dans la société française et particulièrement dans notre département.
Frantz Toussaint
Président de la Fédération des AFC du Morbihan
Administrateur de l’AFC du Pays de Vannes Coordinateur du Chantier Socio-Politique du Morbihan