Soyons cette minorité créatrice dont le monde a tant besoin !
Que retenir de cette année écoulée ?
Année très étrange avec l’explosion de cette pandémie planétaire dont nous ne sommes toujours pas sortis à l’heure où je publie ces lignes.
Année, où nous avons fait l’expérience d’un confinement quasi total : plus de la moitié de l’humanité a été confinée en même temps.
Année, où le pouvoir de la société savante a supplanté un pouvoir politique, qui tétanisé à l’idée de prendre des décisions qui auraient pu les conduire devant des tribunaux, a donc choisi de pousser le principe de précaution à l’extrême.
Année, où le culte public a été interdit. Ainsi la fête de Pâques a été célébrée par écran interposé. Développant ainsi la créativité des paroisses et des communautés qui étaient privées de leurs temps de célébrations.
Année, où les personnes âgées se sont retrouvées seules et enfermées dans leurs EHPAD.
Année, où il n’a pas été possible de dire au revoir à nos morts.
Année, où l’on annonçait un cataclysme économique que certains imaginaient autour de la question de la dette et qui s’est transformé par un arrêt brutal de l’économie avec de nouvelles capacités d’endettements imaginées par les États.
Année, où l’on a découvert l’importance des métiers comme infirmière ou agriculteur mais aussi celui des personnels de nos supermarchés ou encore livreurs, ces métiers sous-payés et sous-valorisés ou même quasi invisibles qui ont permis de faire tourner le pays à minima pendant le confinement et de sauver des vies.
Année, où l’on a peut-être découvert le sens des choses, le vrai sens de la vie.
Année, où l’on pourrait oser espérer la remise en question de la mondialisation effrénée et du modèle libéral-libertaire qui est l’idéologie de nos économies.
Année, où le travail aura été repensé, avec le surgissement du télétravail, qui amènera, nous l’espérons, les entreprises à se réinventer.
Année, où nous avons pu (re)découvrir le travail scolaire de nos enfants, en prenant conscience du rôle de l’instituteur et parfois constater avec regrets l’indigence des programmes.
Année, où le Gouvernement a présenté sa loi bioéthique avec notamment « la PMA pour toutes ». Nous nous sommes mobilisés pour nous opposer. Nous n’étions peut-être pas aussi nombreux que dans les manifestations contre « le mariage pour tous » mais notre témoignage est important et notre mobilisation se fait à la lumière de la vérité. Personne ne condamne les personnes qui ont fait ces choix mais cela ne peut être érigé en modèle ou en cadre de référence pour la société.
Année, où la réforme des retraites a fracturé la société. S’il est capital de revoir le financement de nos retraites, il est vital que cela soit fait en pleine équité, dans le respect des personnes et de ce qu’ils ont fait dans leurs vies. Je pense aussi à la question de la prise en compte de la structure familiale et du nombre d’enfants ou encore à la pénibilité réelle. Mais la mutation de la nature du travail, le vieillissement de la population doit aussi nous amener à revoir les conditions du départ à la retraite. Enfin, il faut purger de toutes idéologies, quelle qu’en soit l’origine, le débat public et travailler en vérité aussi bien sur le plan technique, comptable que politique sur ce sujet si structurant pour l’avenir.
Année, où nous aurons vécu, dans des circonstances bien particulières, les élections municipales. Au niveau national, nous voyons arriver « les pastèques », que sont les élus EELV, car ils sont verts en surface et rouges à l’intérieur, avec inquiétudes. Le Maire est ce premier élu auquel nous sommes confrontés au quotidien, il nous faut travailler ensemble au service de tous, des plus faibles notamment et de la vitalité de nos communes.
Année qui se termine avec un nouveau Gouvernement, même s’il faut laisser au personnel politique le bénéfice du doute en attendant la déclaration de politique générale, nous ne pouvons nous voiler la face et penser qu’ils feront un virage à 180 degrés. Peut-être qu’ils chercheront à nous épater en faisant un virage à 360 degrés et ainsi illustrer à nouveau cet adage « Il faut que tout change pour que rien ne change ».
Nous nous devrons de rester vigilants et fermes, il en va de la dignité de la personne humaine dans tellement de sujet ainsi que de la préservation du bien commun.
Et maintenant que pouvons-nous faire pendant cet été et après ?
La réponse tient en cinq mots clés : Se ressourcer ; Se former ; Se mobiliser ; Espérer ; Prier !
Se ressourcer. L’année a été éprouvante pour tous et la prochaine s’annonce sous des jours semblables, il est capital de prendre du temps pour soi et en famille, de se reposer et de déconnecter afin d’attaquer la rentrée en pleine forme !
Se former. Il est absolument nécessaire de former son intelligence en la basant sur la connaissance anthropologique, qui est la science de l’Homme, et que l’Église Catholique, « Experte en humanité » développe et enseigne à temps et à contretemps depuis plus de 2000 ans, afin de déconstruire les déconstructeurs de notre temps.
Se mobiliser. Notre mobilisation n’est pas vaine ! Se mobiliser, c’est être présent dans tous les recoins de la société pour exercer la charité et donner au monde notre témoignage. C’est aussi éduquer nos enfants, les former, les protéger pour qu’ils puissent être armés pour la suite. C’est aussi prendre du temps pour des manifestations et des évènements de formation et de ressourcement.
Espérer. « L’espérance ne déçoit pas ! » disait Saint Paul aux Romains (Rm 5,5).
Prier. Saint Ignace de Loyola disait : « Prie comme si tout dépendait de Dieu et agis comme si tout dépendait de toi, en sachant qu’en réalité tout dépend de Dieu ».
En plus, il nous faut aussi exercer notre puissance créatrice pour mettre nos talents au service du bien commun. « Ce sont les minorités créatives qui déterminent l’avenir » disait le Pape Benoît XVI en 2009.
Chers amis, puisons dans nos ressources et devenons cette minorité créatrice qui a pour mission de bâtir la civilisation de l’amour !
Bonnes et saintes vacances !
Frantz Toussaint Président de la Fédération des AFC du Morbihan Administrateur de l’AFC du Pays de Vannes Coordinateur du Chantier Socio-Politique du Morbihan