Le 4 décembre 2018, la Cour Administrative d’Appel de Bordeaux a confirmé le préjudice pour un enfant (devenu adulte maintenant) d’avoir deux frères jumeaux lourdement handicapés, le corps médical n’ayant pas diagnostiqué avant leur naissance la lourde maladie génétique dont ils étaient porteurs.
Comment la justice et la société française en sont arrivées à de tels raisonnements ? Des avancées techniques qui créent des situations complexes, impossibles naturellement (les triplés résultaient d’une fécondation in vitro) et la relativisation de la dignité humaine avant la naissance expliquent ce cas et sans doute beaucoup d’autres.
Cependant, faut-il se mobiliser pour des situations exceptionnelles ? Oui, car elles sont révélatrices d’une conception de la vie, de la famille et de la société qui nous concerne tous. En outre, aucune évolution n’est inéluctable. L’arrêt « Perruche», qui reconnaissait à quelqu’un le préjudice d’être né, fut suivi d’une loi dite « anti-Perruche ». Enfin, ces situations ne sont plus aussi exceptionnelles que cela : plus de 20 000 PMA/an dont très peu par donneurs externes (pour l’instant!), plus de 200 000 embryons congelés, en moyenne 18 FIV par naissance et beaucoup d’argent qui ne va pas à la lutte contre l’hypofécondité.
Pour 2019, nous vous souhaitons une très bonne et sainte année, à chacun et à toutes nos familles. Pour la France, je souhaite aussi que la promotion de la dignité humaine trouve une place dans la révision des lois de bioéthique. Vous savez que ce n’est pas gagné d’avance. Mais comme disait Péguy, « réclamer la victoire et ne pas avoir envie de se battre, je trouve cela mal élevé ». Le nombre grandissant d’adhérents de notre association augmente sa crédibilité, notamment lors des rencontres avec des responsables politiques.
Le vendredi 18 janvier à 20h, vous pourrez encore approfondir les enjeux de ce sujet et les moyens d’y faire face en venant au débat organisé au Palais des Arts par les AFC du Morbihan sur « Loi de bioéthique, les enjeux d’un changement de société ». Vous pourrez prolonger cet engagement sous une autre forme en participant à la marche pour la vie le 20 janvier à Paris. À tout moment, vous pouvez promouvoir la dignité humaine sur les réseaux sociaux et par le courrier des lecteurs.
Plus globalement, c’est un combat culturel qu’il faut mener, comme le montre très judicieusement Saint Jean-Paul II en parlant de culture de vie.
Vincent de Barmon
Vice-Président de l’AFC du Pays de Vannes